La presse (9 pages)
Bibliographie
(page 2)

Publié le jeudi 07 avril 2011 var matin

EFFONDREMENT de la RD 559 au coeur du village

Circulations routières et piétonnières interrompues

Terrée derrière ses longues persiennes, Morissette, 87 ans, observe, impuissante,
la chaussée à moitié fissurée. Tout ce qu'il lui reste à faire, c'est prier. Pour que cette maudite route - à l'entrée ouest du Rayol- ne s'effondre pas. Prier. Pour que sa villa résiste, si la catastrophe venait à se reproduire. Cette retraitée n'est pas seule à supplier le ciel. A mesure que le bitume se fissure, c'est tout un village qui retient son souffle... Quatre mois après les premières études géotechniques (voir encadré), la situation n'a fait qu'empirer. La fissure ne cesse de s'agrandir, et menace aujourd'hui la sécurité. Jeudi dernier, vers 22 heures, le maire a publié un arrêté interdisant à tous les véhicules d'emprunter la RD 559 entre l'avenue Vigourel et la corniche de Marseille.

 

NAVETTES
Réseau Varlib

À partir de samedi, une deuxième navette provisoire assurera la desserte entre Le Lavandou et rond-point de la Foux. Elle effectuera quatre allers-retours quotidiens.
« On rétablit les horaires habituels, mais là encore, le coût est relativement important. La location mensuelle d'une navette nous est facturée 23000 euros », rappelle Remy Lazzeri, responsable du trafic au sein du conseil général.

 

Le déroulé de la catastrophe
A l'origine...
Deux chênes-lièges centenaires sont dessouchés lors d'un chantier privé, le talus
de la RD 559 est déstabilisé.

29 novembre
Premiers éboulements constatés, le long de la RD 559. Le maire prend un arrêté
de péril et demande l'interruption des travaux.

7 décembre
Premières études géotechniques. Le conseil général envoie une lettre de mise en demeure au propriétaire, M. Vidal-Solar, en lui demandant de réaliser des travaux de soutènement.

22 décembre
Le propriétaire assigne la commune et le conseil général en référé. Cette affaire n'a pas encore été jugée.

« Une question de survie »
Le Conseil général vient par ailleurs d'annoncer qu'il allait entreprendre, dans les
prochains jours, des travaux d'urgence. Malgré le contentieux, qui l'oppose toujours au propriétaire responsable des éboulemenls (voir encadré" déroulé de la catastrophe"), le CG 83 a décidé de ne pas attendre l'avis de l'expert mandaté par le TGI de Draguignan. « La chaussée part en lambeaux, et l'expert est, malheureusement, un peu dépassé... Si on attend encore, la situation risque de s'aggraver », justifie Lucien. Matuszak, chef de la subdivision du golfe de Saint-Tropez. « C'est une question de survie pour tout le monde » insiste la première magistrate.
Le chantier s'annonce néanmoins très délicat.
« On a trouvé une nappe d'eau, à deux-trois mètres de profondeur, juste en dessous de la chaussée. Avant de réaliser, les travaux de confortement, il faut déjà qu'on trouve le bon sol. Les investigations s'achèveront en fin de semaine », annonce le responsable du CG 83.
Le coût de l'opération est évalué à plus d'un million d'euros.

« En étant optimiste, la voie pourrrait être rouverte, sur une voie, d'ici trois semaines », précise M. Matuszak.
Invités, lundi soir, à participerà une réunion de crise (1) en mairie, les commerçants ont, pour leur part, demandé au département de remplacer, " au plus vite ", les
panneaux route barrée par d'autres supports signalétiques.

Les riverains créent un collectif
« Les gens pensent qu'ils ne peuvent plus du tout entrer dans le village. C'est une catastrophe. Il faut changer au plus vite cette signalétique, et dire aux usagers que nos commerces sont accessibles », grogne Lucia Sabine, propriétaire du tabac presse. Conscient des gênes occasionnées, Lucien Matuszak leur a promis de faire le nécessaire. « Deux panneaux d'information seront installés, d'ici la semaine prochaine, sur le rond-pointde la Foux et au carrefour de la Verrerie ». La situation est encore plus difficile à vivre pour Anne-Claire Vieux.
En partant à pied du village, il est en effet impossible d'accéder à sa boutique de
prêt-à-porter. « Le sinistre nous touche de plein fouet. On n'a pas eu un seul client depuis une semaine. Il faudrait préciser aux gens qu'ils peuvent, en passant par la corniche de Marseille, se garer devant ma boutique ».

Les riverains ont annoncé, par ailleurs, qu'ils avaient très prochainement créer un
collectif, et déposer une plainte contre X afin d'obtenir la réparation du préjudice
économique.

SEBASTIEN BOTELLA
sbotella@varmatin.com

1: En présence du maire Anne-Marie Coumarianos, d'Alain Spada (conseiller général), du capitaine Gilles (Gendarmerie Croix·Valmer), de Christine Martinez (présidente du comité des fétes).

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Publié le lundi 11 avril 2011 var matin

Séance photo souvenir pour le Président, lors d’une halte au sommet du col de la Mole.

 

Nicole et Daniel patientent tout seuls devant le portail. Daniel espère ne pas louper la photo avec son portable. Ils ne sont pas venus exprès d’Avignon pour apercevoir Nicolas Sarkozy, mais en week-end dans leur résidence secondaire, au Lavandou, ils ne pouvaient pas rater l’occasion. Nicole a un faible pour Carla. Son mari, pour Nicolas « un sacré homme qui a du tempérament. Vous avez vu comment il tient sa place face aux grands de ce monde? », lance-t-il, admiratif.

Ça y est, le portail de la très privée résidence du cap Nègre s’ouvre. Même rituel que la veille : le président de la République, encadré par quatre cyclistes, précédé par deux motos et suivi par deux voitures, sort en pédalant. Juste le temps d’un signe de la main aux Avignonnais, plantés de l’autre côté de la route. Et hop! comme samedi, direction le col de la Mole par la route des crêtes.

« La poubelle du Rayol »

Au sommet, pied à terre. Tout le monde est en nage. Un autre couple saute sur le chef de l’Etat. « Ça n’était pas calculé, on allait à la brocante à Cavalière. On a su qu’il passait par là. C’est notre dernier recours » s’excuse le monsieur. La dame explique vite fait à Nicolas Sarkozy qu’il doit absolument examiner un dossier touchant à une Zac (celle de la Tessonière), au centre d’un sac d’embrouilles. « C’est un endroit remarquable, qui est devenu la poubelle du Rayol Canadel », s’indigne la dame. « Je lirai le dossier », promet Nicolas Sarkozy. Le couple est content.

Le chef de l’Etat remonte sur sa bicyclette pour terminer son grand tour de vélo par les petites routes, avant de regagner le cap Nègre, la résidence de sa belle-mère Marisa Bruni-Tedeschi, où il est arrivé vendredi soir. A quand le retour à Paris? Nicolas Sarkozy reste évasif. « Je ne sais pas encore si je pars ce soir (hier soir, Ndlr) ou lundi », glisse-t-il. « Ça dépendra... » En revanche, « Carla et “ le petit ” (le fils de cette dernière) restent là », précise-t-il. C’est les vacances scolaires à Paris. Nicolas Sarkozy essaiera de rejoindre sa famille le week-end prochain, « peut-être vendredi, si je peux. » Ça dépendra, encore. De quoi ou de qui? Les projets de l’Elysée sont impénétrables.
 

Catherine Aubry (caubry@varmatin.com)

 

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